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La Chine voit s’échapper sa place en demi-finale : les cinq points à retenir d’un dramatique troisième jour au Montreux Masters 2018

 

Montreux, Suisse, le 7 septembre 2018 - Joueuses et supporters ne pouvaient manquer le 3e jour du 33e Montreux Masters sous aucun prétexte : l’Italie et la Chine jouaient leurs derniers matches de poule A pour se qualifier en demi-finale.

Des forces contraires étaient à l’oeuvre pour certains des favoris du tournoi. L’Italie a confirmé ses progrès par une victoire sur la Suisse, puis la Chine, championne olympique et numéro un mondial, a quitté la compétition après une défaite contre la Turquie, éliminée en première phase de compétition pour la première fois depuis trois ans. Les Turques s’installent fièrement en tête de la poule A, avant les Italiennes, et se garantissent par la même occasion une place dans les quatre dernières équipes avec un dernier match à jouer.

En poule B, la Pologne - sans Malwina Smarzek, en repos - fait un grand pas vers une place en demi-finale grâce à sa victoire contre le Cameroun. Elle se place en tête du groupe pour les derniers matches de poules, mais doit atteindre au moins le tie-break dans son match d’aujourd’hui contre la Russie pour assurer sa progression.

Que faut-il retenir de ce jeudi époustouflant sur la Riviera suisse, jeudi qui soulève de nombreuses questions importantes ?



Une Chine dévastée, sous un examen accru après une élimination prématurée

Quels qu’aient pu être les espoirs de la jeune équipe chinoise de An Jiajie après leur première victoire contre la Suisse, ils ont été mis à mal dès le deuxième jour après leur écrasement par l’Italie, et leur place sur le podium a dû être abandonnée définitivement, et d’une certaine façon prématurément, ce jeudi, à cause de leur infériorité face à la Turquie de Giovanni Guidetti en quatre sets. C’est la première fois depuis 2015 que la Chine sort en première phase du tournoi.

Avec le championnat de la FIVB en vue, An Jiajie avait constitué une équipe expérimentale avec des joueuses seniors - la plus âgée est le capitaine Liu Xiaotong, 28 ans -mêlées à un éventail de jeunes étoiles montantes. La moyenne d’âge de l’équipe n’était que de 22 ans, mais cela ne paraissait pas avoir d’importance après leur performance du premier jour contre la Suisse, où la contreuse centre Hu Mingyuan, 22 ans, avait été l’une des meilleures joueuses. En comparaison, elle était inutile contre les Azzurine comme contre les Turques, mais le plus gros problème venait de la performance inhabituellement inexistante des attaquantes, surtout la joueuse star Gong Xiangyu. L’attaquante opposante, normalement prodige, a marqué 31 points sur les trois matches de ce Montreux Masters, seulement 10,33 points en moyenne par match. La réceptionneuse attaquante Liu Yanhan, deuxième meilleure scoreuse chinoise, a enregistré un score modeste de 22 points, score identique à celui de l’autre réceptionneuse attaquante, Duan Fang. Ce manque de mordant en attaque pourrait d’une certaine façon expliquer pourquoi la Chine était incapable de prendre l’avantage contre une Turquie qui a gagné en quatre sets, en dépit de 31 fautes.

La discipline chinoise et des fautes rares sont pourtant l’un des avantages de leur jeu, sur lequel An Jiajie et son équipe puiseront leurs espoirs futurs. Les Chinoises sont restées solides dans leur seul victoire contre la Suisse, avec seulement 12 fautes, et 16 contre la Turquie, ce qui est bien peu comparé à leurs adversaires. C’est dans leur défaite en trois sets contre l’Italie que leur performance a été diminuée du plus d’erreurs, 22.

La jeune expérience de la Chine n’a peut-être pas payé pour ce tournoi, mais en rapporte beaucoup à examiner et à penser pour le championnat du monde, en vue duquel l’Empire d’Orient cherchera une combinaison gagnante.

2. La Turquie de Giovanni Guidetti prend fièrement sa place parmi les prétendants à la médaille d’or

La renaissance du volley-ball turque sous la houlette de Giovanni Guidetti a continué dans une belle performance jeudi soir, où les Chinoises ont été démantelées pour arracher une victoire en quatre sets, suffisamment pour s’assurer une place dans les 4 dernières équipes, avec un dernier match à jouer.

Cette expérience est une nouvelle occasion de maturité pour une équipe qui s’est redécouverte l’année dernière, avec l’arrivée de Giovanni Guidetti à sa tête. Après une série d’exclusions clés, Guidetti a voulu croire à une équipe de jeunes joueuses pour compléter l’expérience que sa sélection, 24 ans en moyenne, avait déjà. Avec déjà déjà deux médailles à son palmarès depuis l’arrivée de l’entraîneur, l’équipe pourrait en trouver une autre à Montreux. La contreuse centre Eda Erdem Dündar, 31 ans et l’une des plus expérimentées, a été meurtrière pour la Chine, avec 21 points. Leur meilleure scoreuse est pour le moment une autre joueuse expérimentée, Meryem Boz, opposante de 30 ans, qui a marqué 19 points contre la Chine et 31 sur l’ensemble de ses matches à ce jour. Elle surpasse Erdem Dündar d’un point.

Même si l’expérience frappe un grand coup, la jeunesse a aussi causé des dommages collatéraux aux adversaires de la Turquie. Parmi les meilleures joueuses turques, la plus jeune est la contreuse centre Zehra Gunes, 19 ans, qui a marqué 19 points, 15 attaques et 6 blocs. La réceptionneuse attaquante de 24 ans Meliha Ismailoglu a aussi eu un impact positif, avec 19 points sur ses deux matches. 

Avec pas moins de 31 fautes, uniquement contre la Chine, Guidetti a malgré tout beaucoup à faire pour son entraînement. La technique d’attaque turque et leur capacité à distancer l’adversaire suffit pour le moment, mais elles devront se discipliner pour enrayer la course à la médaille des favoris de la poule B. Pour autant, avec deux victoires notables contre l’Italie et la Chine à leur actif après les matches d’ouverture, une bonne expérience et un peu de jeune talent, les “Reines du Filet” sont en bonne place pour leur dernier match de poule et leur demi-finale. Il faudra compter avec elle pour espérer la médaille.

3. L’Italie a trouvé sa voie et montre de plus en plus de talent

L’Italie a joué son dernier match de poule contre la Suisse, en sachant que sa victoire en trois sets pouvait lui assurer une place dans les quatre dernières équipes, bien qu’elles aient encore été à la merci du résultat du match Chine-Turquie. Sa victoire en trois sets et la défaite de la Chine contre la Turquie plus tard dans la soirée scelle leur place en demi-finale. Mais c’est la victoire de l’Azzurine contre ses voisines transalpines sans la top scoreuse Paola Ogechi Egonu, qui aura plu à l’entraîneur en chef Davide Mazzantti.

Egonu, top scorer de l’Italie durant les deux matches d’ouverture, se reposait au cours du match contre les hôtes, mais les joueuses de réserve de Mazzantti ont pris le relais et ont fait le travail, avec la réceptionneuse attaquante Miryam Fatime Sylla, 11 points, et la contreuse centre Anna Danesi qui a produit une contribution décisive avec sept attaques et deux blocages, dont les deux derniers points du match. Serene Ortolani et Sylvia Chinelo Nwakalor ont également brillé pour les femmes en bleu en contredisant ceux qui les croyaient dépendantes des pieds agiles d’Egonu, 19 ans, qui a marqué 32 points sur les deux premiers matches. Lucia Bosetti et Danesi, toutes deux joueuses contre les Suisses, ont accumulé respectivement 25 et 17 points durant les trois matches.

Mazzantti, son équipe d’entraîneurs et leurs fans seront heureux d’apprendre que l’Italie va aux demi-finales en toute confiance.

4. La Pologne monte sans son étoile

La Pologne de Jacek Nawrocki a rapidement éliminé le Cameroun dans un match de poule B en trois sets, et ainsi fait un grand pas vers les demi-finales. Elles prennent la tête de la poule avec un point d’avance, avec encore un match à venir, un match contre la Russie ce vendredi dont le gagnant raflera tous les points.

Alors qu’il était d’une importance primordiale de gagner le match contre le Cameroun, Nawrocki a résisté à l’envie de faire jouer Malwima Smarzek, qui avait marqué 31 points lors de la victoire en tie-break contre le Brésil, et a préféré donner aux joueuses de réserve une chance d’impressionner les supporters. Magdalene Damaske, remplaçante au second set comme réceptionneuse attaquante, a donné une chance à son équipe dans une performance constante de six points, pendant que Martyna Grajber, 23 ans, obtenait le meilleur score du jeu avec sept points. Agnieszka Kąkolewska a eu son influence en tant que contreuse centre, avec six points à son actif.

Cette répartition des points au coeur de l’équipe est une bonne nouvelle pour Nawrocki et son équipe d’entraîneur car elle prouve que la Pologne n’est pas dépendante de Smarzek, qui sera la cible de la défense Russe lors du match de poule B ce vendredi. Elles ont trouvé le moyen de gagner sans leur star, et bien qu’elles n’aient pas à le faire contre la Sbornaya, le talent du reste de l’équipe sera vital dans ce grand match. Un tie-break garantira leur progression, alors qu’une moindre performance les rendrait vulnérable à l’élimination et les ferait descendre dans la classification.

5. Les points positifs suisses malgré un échec à se qualifier

La Suisse de Timo Lippuner n’a cessé de paraître proche de la débâcle contre une Italie qui devait tout simplement gagner son dernier match de poule A pour avoir une chance d’atteindre les demi-finales. Même si les Azzurines se sont battues dans une victoire en trois sets pour progresser et ont mis un terme aux ambitions des hôtes du tournoi, la Suisse a beaucoup appris pour son dernier match de poule A contre la Turquie et pour une vive performance, au-delà de la classification.

Leur plus grande menace d’attaque, la réceptionneuse attaquante Laura Künzler, a donné du fil à retordre aux Italiennes avec un score de 11 points qui fait d’elle la meilleure scoreuse du match avec l’Italienne Miryam Fatime Sylla. Madlaina Matter et Gabi Schottroff ont toutes deux offert d’excellentes performances au filet avec cinq blocs accumulés et dix points à elles deux, alors que Maja Storck prouvait sa valeur avec un score de six points.

Le travail défensif ordonné des Libéros Thays Deprati et Méline Pierret a permis quelques excellents rassemblements durant les trois sets, à compter parmi tout le positif retiré de cette expérience de jeu jeu contre certaines des meilleures joueuses dans ce match. La Suisse a un travail plus important en vue : reprendre les qualifications du championnat européen pour lesquelles elles n’auront besoin que d’un seul point pour se qualifier en première phase.

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