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Les favoris tiennent leurs promesses : les cinq points à retenir de l’ouverture du 33e Montreux Masters

 

Montreux, Suisse, le 5 septembre 2018 - Le Montreux Volley Masters a débuté ce mardi, après une longue attente. Afin d’arranger la nouvelle Ligue des nations de volley-ball, il avait été repoussé à septembre au lieu des dates traditionnelles de mai et juin. Cette année, le lever de rideau a tenu ses promesses, avec des victoires de la Chine, du Brésil et de la Turquie dans des matches clés.

Qu’avons-nous appris de ces trois premiers matches de poules A et B, où les trois vainqueurs ont fait un grand pas vers une place en demi-finale ?

1. La Chine, numéro un mondial, s’affirme en tant qu’équipe à battre

Il est de notoriété publique qu’une équipe chinoise est une équipe à craindre. Les numéros un mondiaux de la FIVB défendent tout de même un titre de championnes olympiques. Mais avec An Jiajie, entraîneur exécutif qui se trouvait pour la première fois à Montreux à la tête des championnes du monde de la FIVB, on se demandait si l’équipe de l’Empire d’Orient pourrait reproduire l’aisance qui avait caractérisé son meilleur jeu. Elle a répondu à cette question avec style contre l’équipe hôte suissesse. Liu Yanhan, réceptionneuse attaquante, et l’équipe habituelle présentent une Gong Xiangyu particulièrement impressionnante. Duan Fang, réceptionneuse attaquante de 23 ans, a profité de plusieurs occasions grâce à une performance constante, et la capitaine Liu Xiaotong, 28 ans, l’un des vétérans de son équipe, a montré l’exemple à ses coéquipières.

D’autre part, un point notable de la Chine était la solidité du jeu de défense au filet, grâce à la contreuse centrale Hu Mingyuan, 22 ans, qui a accompli une excellente performance lors de plusieurs actions individuelles du match. Gao Yi, contreuse centrale de 20 ans présentée lors de la compétition de l’an dernier, a également produit une performance impressionnante malgré son jeune âge en refusant tout passage aux hôtes suisses.

En un mot, les réceptions de la Chine et ses services à effets, son style admirable pour n’importe quel spectateur, sa défense et ses mouvements arrivaient à point nommé hier. L’équipe chinoise s’impose une fois encore comme un adversaire dangereux que chaque équipe doit surveiller et craindre. Avec une place au podium en vue, il ne serait pas étonnant que les Chinoises aillent cette fois encore très loin dans le tournoi.

2. Le Brésil a trouvé sa voie

Un champion ne naît pas seulement de talent et capacité individuels, il doit aussi savoir triompher face à l’adversité et trouver le moyen de remporter des matches difficiles. Le Brésil a dû prouver sa valeur lors du match d’ouverture de la poule B face à la jeune Russie. Il lui a fallu rattraper un premier set perdu, jusqu’à décrocher une victoire par 3-1.

Les réceptionneuses-attaquantes guidaient les Sud-américaines, avec Gabi et Rosamaria Montibeller qui précipité la chute russe en totalisant 34 montées au filet. La grande capacité d’adaptation de l’équipe de José Roberto Guimaraes n’est sans doute pas pour rien dans cette victoire sur la jeunesse et l’énergie de leurs adversaires.

D’abord choqué par la taille, l’approche agressive et la présence au filet de la Russie lors d’un premier set dynamique, le Brésil a changé de tactique pour contrer l’approche européenne, grâce à la contreuse centre Thaisa Menezes, vétéran de l’équipe, qui a fait honneur à leur quatrième place mondiale en engageant des duels clés. Ana Carolina ‘Carol’ da Silva, Drussyla Costa, Danielle Lins, et Fernanda ‘Fe Garay’ Rodrigues ont toutes offert de belles performances alors que le Brésil parvenait à s’ouvrir une brèche dans le mur russe. Leur expérience supérieure s’est trouvée être la clé d’une meilleure discipline, de quoi décevoir les espoirs de leurs adversaires, alors que les jeunes Russes leur offraient plusieurs points clés sur des fautes individuelles. Elles furent poussées dans leurs derniers retranchements, mais réussirent la dernière épreuve sans avoir à négocier un cinquième set. Cette victoire encourage Guimaraes et son équipe pour le prochain match, et de là pour le prochain championnat du monde de la FIVB.

3. L’inexpérience se révèle coûteuse malgré une belle performance de la Russie

La Sbornaya de Vadim Pankov a fait valoir ses talents face aux médaillés d’or. L’énergie et la rage de vaincre affichées dans ce fougueux set d’ouverture a suffit à montrer que le numéro cinq mondial serait un adversaire de taille pour n’importe quelle équipe à Montreux, grâce à l’opposante Nataliya Goncharova et la réceptionneuse attaquante Ksenia Parubets, dont l’attaque représente une menace toute particulière. La vétéran sera finalement la meilleure attaquante du match, avec 18 points à son compte.

Mais dans la sélection de Pankov, seules huit des 22 joueuses sont nées avant 1994, et si cette jeunesse est pleine d’énergie et n’a peur de rien, elle est également naïve et inexpérimentée. C’est cet aspect de leur jeu qui s’est exposé, à leurs dépens, au Brésil. Goncharova et Parubets ont entaché leurs performances par une série d’erreurs graves. Irina Voronkova, autre bonne joueuse, s’est sabordée par des erreurs en des moments clés, pendant que Natalia Krotkova était durement exposée lors du set final, après avoir été prise au dépourvu par Danielle Lins lors d’un service qui offre un point important à l’équipe adverse. En somme, l’équipe de Pankov offre pas moins de 28 points sur des erreurs individuelles, une part de leur jeu qu’elles devront améliorer si elles veulent effrayer les grandes équipes et espérer une place sur le podium.

4. Le maître Guidetti transforme la Turquie par le pouvoir de la jeunesse

Au cours des dernières années, le volleyball turc avait connu une période moyenne. Il a eu peu d’occasions de se réjouir depuis la médaille d’or de Montreux il y a trois ans, suivi par le coup porté par le départ de plusieurs joueuses clés. L’entraîneur en chef Giovanni Guidetti avait prévu une refonte des “Reines du filet” lors de son entrée en fonction en 2017.

Il a cru au potentiel d’une nouvelle génération de joueuses nationales, et son équipe a déjà récompensé cette confiance avec une médaille de bronze au championnat européen de 2017 et une médaille d’argent à la Ligue des nations de la FIVB, cette année à Nanjing. Guidetti a vu juste en gardant cette formule à Montreux, et il semble en bonne voie pour le futur championnat mondial. Les plus jeunes, Hande Baladin en réceptionneuse-attaquante et Zehra Gunes en contreuse centre, ont toutes deux offert une performance impressionnante lorsque la Turquie a vaincu une Italie du même âge qu’elle. Leur dynamisme associé à l’expérience de l’opposante Meryem Boz et du capitaine Eda Erdem Dundar a aidé les Turques lors de rassemblement clés et leur a permis de profiter des fragilités de la Squadra Azzurra. Les Italiennes ont commis 20 fautes au cours du match.

Mais de la même manière que les Russes, la Turquie est faite des bouillonnements de l’inexpérience et a commis 25 fautes au cours du match. Toutefois, le maître Guidetti les aura remarquées et y travaillera pour le futur affrontement avec le numéro un mondial, la Chine. Ce match montrera jusqu’où Guidetti peut mener son équipe, avec l’opportunité de jouer contre l’équipe qui est peut-être la plus complète de Montreux cette année. 

5. Mazzanti en difficulté malgré la terrible Egona

L’Italie de Davide Mazzanti fait elle aussi partie des jeunes équipes de Montreux. Seules trois des 14 joueuses de la Squadra Azzurra sont nées avant 1994, dont la doyenne, la réceptionneuse-attaquante Serena Ortolani, 31 ans. Le capitaine, Cristina Chirichella, contreuse centre, n’a que 24 ans. Bien qu’elles aient fait moins de fautes que leurs adversaires Turques, ces fautes sont survenues à des moments clés, lors de rassemblements étroits ou d’autres points du match où elles auraient pu briser l’élan turc en jouant sur la sécurité. Au lieu de quoi elles ont perdu à 0:3 (18-25, 24-26, 21-25) en dépit d’une combativité jamais perdue.

Les Italiennes doivent d’être restées si longtemps dans la course au talent sans cesse grandissant de Paola Ogechi Egonu, opposante de 19 ans. Paola continue ce qu’elle avait commencé lors des qualifications olympiques européennes et du FIVB Grand Prix avec un score individuel de 14 points, dont 12 smashes. Mais si sa contribution est reconnue comme décisive pour l’Italie, ses coéquipières devront améliorer leur jeu et travailler sur leurs erreurs individuelles durant l’entraînement, priorité de Mazzanti et son équipe d’entraîneurs. Il peuvent difficilement reproduire une telle erreur de performance solitaire, à moins de renoncer à une place sur le podium de Montreux. Avec le match contre la Chine en vue, l’équipe de Stivale doit montrer une meilleure performance si elle veut rentrer récompensée pour ses efforts.

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